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Notation des allocataires: fébrile, la CAF s’enferme dans l’opacité – La Quadrature du Net

– Fatima Houda-Pepin : «aux origines du voile dit islamique, il y a le viol et la prostitution » – Feminist Resources

origines du voile dit islamique

Retraites : le faux problème du financement - Osons Comprendre - YouTube

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Fenêtre d'Overton — Wikipédia

Une bonne raison d'éteindre la TV !

B. Friot : la valeur travail

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Le capitalisme vert utilise Greta Thunberg

Chili : le dernier discours de Salvador Allende - France terre d'asile

Aujourd'hui, quarante ans jour pour jour après le coup d'État qui a frappé le Chili le 11 septembre 1973, France terre d'asile a jugé utile de republier la retranscription du dernier discours du président Salvador Allende, prononcé peu avant sa mort et retransmis par Radio Magallanes.

salvadorallende

Je paierai de ma vie la défense des principes qui sont chers à cette patrie. La honte tombera sur ceux qui ont trahi leurs convictions, manqué à leur propre parole et se sont tournés vers la doctrine des forces armées. Le peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer, ni massacrer mais il doit défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec son propre travail une vie digne et meilleure. A propos de ceux qui ont soi-disant " autoproclamé " la démocratie, ils ont incité la révolte, et ont d'une façon insensée et louche mener le Chili dans le gouffre. Au nom des plus gros intérêts du peuple, au nom de la patrie, je vous appelle pour vous dire de garder l'espoir. l'Histoire ne s'arrête pas ni avec la répression, ni avec le crime. C'est une étape à franchir, un moment difficile. Il est possible qu'ils nous écrasent mais l'avenir appartiendra au peuple, aux travailleurs. L'humanité avance vers la conquête d'une vie meilleure.

    Compatriotes, il nous est possible de faire taire les radios, et je prendrai congés de vous. En ce moment sont en train de passer les avions, ils pourraient nous bombarder. Mais sachez que nous somme là pour montrer que dans ce pays, il y a des hommes qui remplissent leurs fonctions jusqu'au bout. Moi je le ferai mandaté par le peuple et en tant que président conscient de la dignité de ce dont je suis chargé.

    C'est certainement la dernière opportunité que j'ai de vous parler. Les forces armées aériennes ont bombardé les antennes de radio. Mes paroles ne sont pas amères mais déçues. Elles sont la punition morale pour ceux qui ont trahi le serment qu'ils firent. Soldat du Chili, Commandant en chef, associé de l'Amiral Merino, et du général Mendosa, qui hier avait manifesté sa solidarité et sa loyauté au gouvernement, et aujourd'hui s'est nommé Commandant Général des armées. Face à ces évènements, je peux dire aux travailleurs que je ne renoncerai pas. Dans cette étape historique, je paierai par ma vie ma loyauté au peuple. Je vous dis que j'ai la certitude que la graine que l'on à confié au peuple chilien ne pourra pas être détruit définitivement. Ils ont la force, ils pourront nous asservir mais n'éviteront pas les procès sociaux, ni avec le crime, ni avec la force.

    L'Histoire est à nous, c'est le peuple qui la fait. Travailleurs de ma patrie, je veux vous remercier pour la loyauté dont vous avez toujours fait preuve, de la confiance que vous avez reposé sur un homme qui a été le seul interprète du grand désir de justice, qui jure avoir pu respecté la constitution et la loi. En ce moment crucial, la dernière chose que je voudrais vous adresser est que j'espère que la leçon sera retenue.

    Le capital étranger, l'impérialisme, ont créé le climat qui a cassé les traditions : celles que montrent Scheider et qu'aurait réaffirmé le commandant Araya. C'est de chez lui, avec l'aide étrangère, que celui-ci espérera reconquérir le pouvoir afin de continuer à défendre ses propriétés et ses privilèges. Je voudrais m'adresser à la femme simple de notre terre, à la paysanne qui a cru en nous ; à l'ouvrière qui a travaillé dur et à la mère qui a toujours bien soigné ses enfants. Je m'adresse aux personnels de l'état, à ceux qui depuis des jours travaillent contre le coup d'état, contre ceux qui ne défendent que les avantages d'une société capitaliste. Je m'adresse à la jeunesse, à ceux qui ont chanté et ont transmis leur gaieté et leur esprit de lutte. Je m'adresse aux chiliens, ouvriers, paysans, intellectuels, à tous ceux qui seront persécutés parce que dans notre pays le fascisme est présent déjà depuis un moment. Les attentats terroristes faisant sauter des ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et gazoducs ; face au silence de ceux qui avaient l'obligation d'intervenir, l'Histoire les jugera.

    Ils vont sûrement faire taire radio Magallanes et vous ne pourrez plus entendre le son métallique de ma voix tranquille. Peu importe, vous continuerez à m'écouter, je serai toujours près de vous, vous aurez au moins le souvenir d'un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Le peuple doit se défendre et non pas se sacrifier, il ne doit pas se laisser exterminer et se laisser humilier. Travailleurs : j'ai confiance au Chili et à son destin. D'autres hommes espèrent plutôt le moment gris et amer où la trahison s'imposerait. Allez de l'avant sachant que bientôt s'ouvriront de grandes avenues où passera l'homme libre pour construire une société meilleure.

    Vive le Chili, vive le peuple, vive les travailleurs ! Ce sont mes dernières paroles, j'ai la certitude que le sacrifice ne sera pas vain et qu'au moins ce sera une punition morale pour la lâcheté et la trahison.

Barbara Stiegler : S'adapter à une société malade ? - Warrior du Dimanche

Quelques notes sur cette vidéo

Attention, très long post (DSL). La forme pourra sembler décousue, mais bon, c'est plus pour conserver une trace de cette remarquable entrevue.
la pensée de LippMann

   Néolibéral ne signifie pas retrait de l'état: au contraire, c'est un état très invasif qui intervient perpétuellement dans le domaine de l'éducation ou de la santé notamment.
   Il faut repenser la politique de façon darwinienne: l'enjeu de l'espèce politique est de s'adapter. La sélection/l'adaptation fait que les inaptes sont éliminés au profit des aptes.
   Au milieu du 19ème: accélération des rythmes, dissolution des frontières -> la révolution industrielle crée un environnement nouveau qui menace l'équilibre et notre espèce n'est pas adaptée à ce nouveau monde.
   Nous ne sommes pas adaptés sur le plan cognitif / psychique / affectif pour cet environnement.
   Toute pathologie est multifactorielle et ce monde mondialisé fait partie de ces causes (il trouble en particulier le rapport au temps). Il devient très difficile d'être lent au point qu'on en vient à se réserver des temps très encadrés dans lesquels on aura le droit d'être lent (disciplines et activités) pour pouvoir être encore plus rapide ensuite.
   Discours politique permanent: le discours du cap à tenir qui devrait avoir été abandonné depuis l'abandon de la religion qui donne un but à la vie.
   Les libéraux tendent à ridiculiser les discours révolutionnaires à leur gauche mais ils maintiennent un cap obligé à suivre et auquel il faut s'y adapter.
   La grande opération du néolibéralisme c'est dire que la seule direction possible est celle qui va vers l'accélération et de s'appuyer sur l'outil démocratique pour forcer les populations à aller dans leur sens (avec leur consentement).
   L'intérêt de la démocratie est d'avoir une discussion sur les directions à prendre. Dans le néolibéralisme, la direction n'est pas à discuter.
   La démocratie est bien adaptée à une petite population mais moins avec un grand pays. Il faut penser un gouvernement local.
   La force du néolibéralisme est de nous pousser à intérioriser ce type de gouvernementalité unique.

Manufacture du consentement

   manufacture du consentement: le pacte social implique le consentement comme remplacement de la soumission et la violence. Les masses ne sont plus équipées psychiquement pour appliquer réellement leur consentement (ils ne savent plus ce qu'ils veulent) ➡ on ne peut plus recueillir le consentement, donc on le fabrique (par la propagande/la communication)
   Si nous (les libéraux) ne fabriquons pas le consentement alors les fascistes le feront. Il faut donc une propagande orientée dans la bonne direction, celle de l'acceptation de la mondialisation.

Et la République en marche ?

   ils ont échoué là où leurs prédécesseurs avaient plutôt bien réussi.
   ils sont tombés au mauvais moment avec la crise environnementale (problème écologique + prise de conscience) et ça leur complique la tâche.
   Hollande était foncièrement néolibéral (sans déconner )
   Macron est une matrice néolibérale chimiquement pure.

Le récit technologique est il le nouveau récit de l'humanité ?

   La rhétorique de la promesse: environnement ultra compétitif qui pousse à promettre un résultat alléchant pour obtenir les financements.

Quel est l'arsenal utilisé pour obtenir le consentement des masses ?

Pour fabriquer le consentement des masses, le néolibéralisme s'appuie sur:

   Les médias au sens large: la politique doit s'en emparer.
   Les sciences humaines et sociales: les experts. Ce sont des personnes hyper spécialisées dans ce domaine qui aident à prendre en main ces populations (en particulier les psychologues, très utiles dans la fabrication du consentement)
   la masse est apathique (ne se sent pas elle-même, elle est atomisée et constituée d'individus contrairement à la classe et sa conscience de classe)
   Le BigData permettra de modéliser la masse mais les politiques actuelles en sont encore aux sondages archaïques.

Macron applique donc cette doctrine en s'imposant comme seule alternative à l'extrême droite.

   oui. Soit l'adaptation à la mondialisation soit l'obscurantisme, le nationalisme, le repli sur soi. Donc ➡ Néolibéralisme ou populisme.
   le reste c'est des contes pour enfant (le monde des bisounours)
   Ils ne font que rejouer le manichéisme de LippMann (Macron n'a rien inventé)

Comment se désintoxiquer du libéralisme et du rapport au temps ?

   Si on entre dans cette vie adaptée à la mondialisation et qu'on tient le choc, ça nous fait souffrir mais c'est jubilatoire et ça devient addictif (cf le burnout)

L'entaide

   reprise du darwinisme mais sur d'autres bases que la compétition et l'égoïsme: dans le vivant il y a des processus qui sont au contraire basés sur la coopération entre individus et la symbiose.
   c'est ce qui est établi dans le darwinisme contemporain: la coopération est une force d'adaptation.

Le néolibéralisme et la compétition

   il faut d'une part que les individus soient le plus possible mis en compétition pour les sélectionner (note: les "premiers de cordée" autre nom des winners, sans doute)
   la compétition doit finir par donner des rouages qui s'ajustent les uns aux autres pour coopérer et ainsi abolir tout conflit (l'objectif final)
   donc, parler de coopération dans le néolibéralisme ne règle pas le problème. (difficile)

Les traits dominants sélectionnés par le libéralisme

   L'ultralibéralisme favorise les plus cupides et les plus dépourvus de scrupules: il favorise les mécanismes de prédation les plus brutaux au lieu d'une compétition saine et fairplay.
   en France c'est un mélange de néolibéralisme et d'ultralibéralisme. Ex: le retour de la théorie du ruissellement venant de l'ultralibéralisme et refusée par les néolibéraux après 29 qui voulaient plus de mobilité et s'opposaient donc aux héritages et patrimoines énormes.
   en revenant, la théorie du ruissellement prouve le retour de l'ultralibéralisme.
   la social démocratie est là pour enrober le tout dans un papier cadeau plus facile à accepter.

Les gilets jaunes démontrent-ils une certaine capacité à sortir du consentement ?

   c'est évident: ils sont un symptôme de la crise du consentement
   ils ont tenté de jouer le jeu de la mondialisation et ont été dans le consentement puis petit à petit ce dernier a faibli puis a cessé de fonctionner.

L'anarchie comme force d'émancipation est-elle la meilleure façon de contrer le libéralisme ?

   l'émancipation de l'individu n'a rien de spécifiquement anarchiste (lumières & libéralisme),
   que veut dire anarchiste ? Sortir des rapports de pouvoir est difficile car on est immergés dans les rapports de pouvoir et le pouvoir en soi n'est pas forcément la chose à abattre.

Dans l'avenir

   aggravation de la crise du consentement
   aggravation de la crise du libéralismeFR
   seule sortie pour le néolibéralisme: s'inventer une écologie néolibérale (difficile car incompatible avec la mondialisation)
   des publics qui vont se lever et ressortir de la conception lippmanienne de la masse (uniquement constituée d'atomes occupés à produire-travailler/se divertir/se reproduire). Ces publics qui vont se grouper autour de problèmes communs: ils se sentent eux mêmes (conscience de "classe") et s'interconnectent, s'instruisent, agissent et s'emploient à trouver des solutions et lutter.
   cette vision lippmanienne de la masse largement relayée par les medias et politiques dans la formule "ça n'intéresse pas les français, ce qui les intéresse c'est avoir un emploi etc."

Comment le pouvoir néolibéral va-t-il réagir (durcissement/violences...) ?

   on le voit déjà et c'est un échec car le but de Lippmann était d'éviter la violence.
   quand un gouvernement néolibéral commence à sortir les matraques, c'est qu'il a échoué puisque son but était de fabriquer le consentement.
   quand on passe à la violence on passe à de la simple brutalité politique non théorisée.

Conseil

   Continuer à se saisir des outils modernes de communication pour se réunir autour des souffrances et lutter.
   Ne pas compter sur les experts pour donner une direction (ils en sont incapables car trop spécialisés) mais les mettre à notre service et orienter les demandes d'expertise sur les problèmes à traiter.

CIA admits role in 1953 Iranian coup | World news | The Guardian

Une traduction du texte :


Intéressant de transposer ces faits sur les événements récents au Venezuela et en Syrie ( et tant d'autres...)
Il s'agit de prédation uniquement, cela ne rapporte rien aux pays dont les moyens (armée etc...) sont mobilisés pour arriver à la finalité. Les seuls qui palpent sont ceux qui bien placés ont actionnés, ou fait actionner les bons leviers.
Le Venezuela où des millions de gens sont affamés et déplacés...

La France n'est pas exempte, pas si loin la campagne Sarko/BHL en Lybie... Peu importe les millions de réfugiés là encore, on est toujours dans la gestion des masses errantes, des années après, avec l'état Fr qui se dérobe à ses responsabilités en enjoignant les mairies de passer à la caisse. Une fois de plus les bénéfices de telles actions qui utilisent des moyens publiques ne reviennent pas dans l'actif du bien commun Fr...
Ce que les peuples occidentaux laissent faire en leur nom est indicible,au delà de la honte !

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                  La CIA admet son rôle dans le coup d’État iranien de 1953
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  Traduction https://www.les-crises.fr/la-cia-admet-son-role-dans-le-coup-detat-iranien-de-1953/
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Des documents déclassifiés décrivent en détail comment les USA — avec l’aide des Britanniques — ont ourdi un coup d’État contre Mohammed Mossadegh.

Mohammed Mossadegh est décrit comme « lunatique, exaspérant, habile et provocateur » dans un document américain.

La CIA a publiquement admis pour la première fois qu’elle était derrière le fameux coup d’État de 1953 contre le Premier ministre démocratiquement élu Mohammed Mossadegh, dans des documents qui montrent aussi comment le gouvernement britannique a tenté de bloquer l’information sur sa propre implication dans le renversement.

Au moment du 60e anniversaire d’un événement souvent invoqué par les Iraniens comme une preuve de l’ingérence occidentale, les archives de la sécurité nationale des États-Unis à l’université George Washington ont publié une série de documents déclassifiés.

« Le coup d’État militaire qui a renversé Mohammed Mossadegh et son cabinet de Front national a été conduit sous la direction de la CIA comme une action de politique étrangère, conçue et approuvée par les plus hautes instances de l’État », est-il écrit dans un chapitre auparavant censuré d’une histoire interne de la CIA intitulée « La bataille pour l’Iran ».

Ces documents, publiés sur le site des archives dans le cadre des lois sur la liberté de l’information, décrivent en détail la façon dont les États-Unis — avec l’aide britannique — ont ourdi le coup d’État, sous le nom de code « TPAJAX » par le biais de la CIA et de l’opération Boot du MI6 de Grande-Bretagne.

La Grande-Bretagne, et en particulier Sir Anthony Eden, le ministre des Affaires étrangères, voyait Mossadegh comme une sérieuse menace contre ses intérêts économiques et stratégiques après la nationalisation par le leader iranien de l’Anglo-Iranian Oil Company, plus tard connue sous le nom de British Petroleum. Mais le Royaume-Uni avait besoin du soutien des États-Unis. L’administration Eisenhower à Washington ne fut pas difficile à convaincre.

Des documents britanniques montrent comment de hauts responsables des années 70 ont tenté d’empêcher Washington de rendre publics des documents qui seraient « très gênants » pour le Royaume-Uni.

Les journaux officiels britanniques sont restés muets, bien que le rôle de la Grande-Bretagne soit de notoriété publique. En 2009, le secrétaire aux Affaires étrangères Jack Straw a fait allusion aux nombreuses « interférences » britanniques dans les affaires iraniennes au 20e siècle. Lundi, le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il ne pouvait ni confirmer ni démentir l’implication de la Grande-Bretagne dans le coup d’État.

Les documents américains jusque-là classifiés comprennent des télégrammes de Kermit Roosevelt, le responsable de la CIA sur le terrain en Iran au moment du coup d’État. D’autres, y compris un projet d’histoire interne de la CIA rédigé par Scott Kock Zendebad Shah ! (Viva Shah !), indiquent que, selon Monty Woodhouse, le chef du MI6 à Téhéran à l’époque, la Grande-Bretagne avait besoin du soutien américain pour fomenter un coup d’État. Eden était d’accord. « Woodhouse a estimé que ses mots avaient valeur d’autorisation de poursuivre le projet », avec les USA, écrit Kock.

Le renversement de Mossadegh, encore aujourd’hui évoqué comme la raison de la défiance iranienne à l’égard des politiciens britanniques et américains, a consolidé le régime du Shah pour les 26 années suivantes, jusqu’à la révolution islamique de 1979. Il visait à s’assurer du fait que la monarchie iranienne préserverait les intérêts pétroliers occidentaux dans le pays.

Les documents archivés de la CIA incluent une ébauche interne relatant le coup d’État, intitulée « Campagne pour instaurer un gouvernement pro-occidental en Iran », qui définit l’objectif de cette campagne : « faire chuter le gouvernement de Mossadegh par des moyens légaux ou quasi-légaux ; le remplacer par un gouvernement pro-occidental sous le règne du Shah avec Zahedi comme Premier ministre ».

Un de ces documents décrit Mossadegh comme « l’un des leaders les plus lunatiques, exaspérants, habiles et provocateurs à qui ils (les États-Unis et le Royaume-Uni) aient jamais eu affaire ». Ce document indique que Mossadegh trouvait les Britanniques « mauvais, pas incompréhensibles » et que « lui et des millions d’Iraniens croyaient que, depuis des siècles, la Grande-Bretagne manipulait leur pays à son profit ». Un autre document fait allusion à la conduite d’une « guerre des nerfs » contre Mossadegh.

L’historien irano-arménien Ervand Abrahamian, auteur du livre « Le Coup-d’État : 1953, la CIA et les origines des relations modernes US-Iran » a déclaré dans une interview récente que le coup d’État avait pour but de « se débarrasser d’une personnalité nationaliste qui voulait que le pétrole soit nationalisé ».

Selon Abrahamian, à la différence d’autres leaders nationalistes comme Gamal Abdel Nasser en Egypte, Mossadegh incarnait une figure « anticolonialiste » unique qui était aussi engagée en faveur des droits de l’homme et des valeurs démocratiques.

Certains analystes soutiennent que Mossadegh a échoué à trouver un compromis avec l’Occident et que le coup d’État est survenu sur fond de crainte du communisme en Iran. « Mon étude des documents me convainc qu’il n’y a jamais eu d’offre de compromis équitable faite à Mossadegh. Tout ce qu’ils voulaient que Mossadegh fasse, c’était abandonner la nationalisation du pétrole. Bien sûr, s’il avait fait ça, le mouvement nationaliste serait devenu insignifiant », a-t-il déclaré au journal iranien en ligne Tableau magazine.

« Je pense qu’il n’y a jamais vraiment eu de menace réelle du communisme. […] Les discours et la manière de justifier n’importe quoi, c’était d’évoquer le danger communiste. En fait on s’en servait pour le public, particulièrement le public américain et britannique. »

En dépit de ces dernières révélations, il y a un nombre significatif de documents sur le coup d’État qui restent secrets. Byrne, le directeur des archives de la Sécurité nationale, a demandé à ce que le reste de ces documents soit publié.

« Il n’y a plus de raison valable de garder des secrets sur un épisode aussi critique de notre passé récent. En gros, les faits sont déjà connus de la plupart des écoliers en Iran », a-t-il déclaré. « Éluder les détails ne fait que déformer l’histoire et alimenter les mythes de tous bords. »

Ces dernières années, les politiciens iraniens ont cherché à comparer la polémique autour des activités nucléaires du pays à celle de la nationalisation du pétrole sous Mossadegh : les partisans de l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad évoquent souvent le coup d’État.

Les autorités américaines ont déjà exprimé leurs regrets au sujet du coup d’État, mais sont encore loin d’avoir présenté des excuses officielles. Le gouvernement britannique, quant à lui, n’a jamais reconnu son rôle.

Source : The Guardian, Saeed Kamali Deghan & Richard Norton-Taylor, 19-08-2017

Passés et présents de l’extrême droite – Le grand continent

Pour mémo + qualité de l'article

[3] Autour de Jean-Marie le Pen, Léon Gaultier, ancien lieutenant dans la SS, André Dufraisse, ancien membre de la Légion des volontaires français, ou François Brigneau, ancien milicien, participèrent à la fondation du parti et y restèrent, pour certains, jusque dans les années 1990.

Le salaire à vie : qu’est-ce donc ?

Dans la série Alternative Politique commencée ici http://infotrux.free.fr/Shaarli-infotrux/?8ivbdA


Le revenu de base a le vent en poupe : plusieurs expérimentations se mettent ainsi en place dans différents pays1. C’est que l’idée de détacher le revenu de l’emploi paraît faire son chemin à gauche comme à droite. Si le salaire à vie part des mêmes prémisses, ses fondements comme ses objectifs divergent en tout point : il ambitionne un dépassement du capitalisme. Théorisé par le sociologue Bernard Friot et porté par l’association Réseau salariat, ce projet interroge et redéfinit les concepts de travail et d’emploi, de salaire et de revenu. Il s’agit de reconnaître tout un chacun comme producteur de valeur économique : un bouleversement révolutionnaire aux yeux de Friot, qui s’attire toutefois les critiques de certains espaces anticapitalistes, soucieux, notamment, d’abolir la notion même de salariat. Un bref tour d’horizon, signé par l’un de ses soutiens critiques, pour mieux en débattre ensuite. ☰ Par Léonard Perrin

C’est un scénario qui commence à être connu tant il devient récurrent : au nom de la lutte contre le chômage, les gouvernements successifs démantèlent un peu plus le code du travail en vue de « fluidifier » le marché de l’emploi. Chacun se réfère à l’Allemagne et son taux de chômage qui flirte avec les 5 %, omettant souvent de préciser que le taux de pauvreté y est supérieur2. Face à cette offensive, la gauche peine à formuler ou faire entendre des propositions positives — qui sortent, autrement dit, de la seule défense compréhensible de l’existant (à commencer par les conquis sociaux3). Les Trente Glorieuses sont parfois regardées avec nostalgie, en oubliant que le « plein emploi » était avant tout masculin. D’autres évoquent timidement l’objectif d’une baisse du temps de travail pour « partager le gâteau », sans pour autant remettre en cause le marché du travail…

« L’emploi étant la propriété des employeurs, actionnaires et autres prêteurs financiers, les travailleurs n’ont pas de prise (ou très peu) sur ce qu’ils font. »

Pour procéder à une lecture critique, il faut pourtant analyser ce dernier comme une institution qui, à ce titre, pèse pleinement sur les individus et les détermine. Le marché du travail pose un cadre, influence les manières de voir la société et les comportements des personnes qui l’ont intériorisé comme une contrainte. Il façonne des projets professionnels, définit souvent la géographie du domicile et oriente les étudiants dans leurs choix. La formation scolaire et les études supérieures consistent d’ailleurs de plus en plus à faire de jeunes « employables », capables de « se vendre » pour « s’insérer dans la vie active ». Les chômeurs subissent un contrôle accentué teinté d’un certain paternalisme — et lorsque leur situation perdure, on les juge inadaptés. Rendus responsables de leur situation, ils se doivent d’être « flexibles », « agiles », formés et surtout formatés afin de satisfaire les exigences des employeurs. Travailler et être actif devient une injonction à l’employabilité, qui met de côté toute la violence sociale incarnée par le marché du travail et le mal-être pouvant être subi au sein de l’emploi. Les salariés sont soumis à des méthodes de management toujours plus perverses, révélant d’autant plus la souffrance au travail4. Nombre d’entre eux témoignent d’une perte de sens de leur activité professionnelle, interrogent la finalité de leur métier et se questionnent sur son utilité sociale et environnementale. Mais entreprises et institutions publiques n’ont que faire de ces critères pour juger de ce qui est valorisé : un trader qui spécule sur des denrées alimentaires gagne bien plus qu’un professeur des écoles ; un publicitaire qui pollue l’espace public d’affiches immondes est jugé plus actif qu’un artiste précaire ; et l’on dira d’un directeur des ressources humaines qui applique un plan de licenciement qu’il « fait son travail » quand un retraité qui cultive un potager sera perçu comme sympathique mais non productif…

Pour comprendre cela, il faut en revenir à la notion même de travail. On ne peut le définir par la seule activité exercée. Emmener ses enfants à l’école n’est pas un travail si ce sont les parents qui le font, mais sera considéré comme tel si c’est un chauffeur de bus qui les transporte. Les tâches domestiques — majoritairement exécutées par les femmes — ne sont pas perçues comme travail, sauf si c’est une personne employée pour cela qui les fait. Quant aux nombreuses activités associatives, certains y sont bénévoles, d’autres salariés. Ces quelques exemples illustrent bien les propos de l’économiste et sociologue Bernard Friot, affirmant que « le mot travail prend un sens qui ne renvoie plus au caractère concret de ce que l’on fait, mais aux rapports sociaux5 ». Une première délimitation du travail pourrait être celle d’une activité exercée dans le cadre d’un emploi. Lorsqu’une personne affirme qu’elle « cherche un travail », elle utilise une déformation de langage pernicieuse : en réalité, elle cherche un emploi. Celui-ci est nécessaire pour satisfaire ses besoins matériels ou avoir une reconnaissance sociale ; il s’acquiert sur le marché du travail — le marché de l’emploi, devrait-on dire. L’emploi étant la propriété des employeurs, actionnaires et autres prêteurs financiers, les travailleurs n’ont pas de prise (ou très peu) sur ce qu’ils font. D’où le paradoxe relevé par Friot : « Nous seuls produisons la valeur économique, les propriétaires ne produisent rien, et pourtant le capitalisme nous transforme en demandeurs soumis à leur chantage ». La définition capitaliste du travail est donc une activité qui fait fructifier un capital.



L’idéal du capitaliste serait d’être patron sans la contrepartie du code du travail. C’est ce dont témoigne l’ubérisation : les donneurs d’ordre veulent diriger et dégager du profit sans même être employeurs. L’emploi n’est donc pas la pire forme de rapport social qui encadre le travail car des droits lui sont attachés. Mais les individus y sont niés en tant que producteurs, puisque seule leur capacité à être rentable — la vente de leur force de travail — est valorisée. En voulant redéfinir le travail et notre rapport à celui-ci, on se heurte de plein fouet aux cadres de l’emploi et du marché du travail, qui ne sauraient être émancipateurs. Les remettre véritablement en cause est tout le projet du salaire à vie, qui s’appuie sur deux principes : une généralisation de la cotisation et l’attribution de droits à la personne (et non plus au poste qu’elle occupe).

Oui au travail, non à l’emploi
« Attacher une qualification à une personne implique de lui accorder un nouveau droit politique, mais qui s’inscrirait dans le champ économique : le statut politique du producteur. »

De manière simplifiée, le PIB se compose de trois éléments : le salaire6, le profit et les cotisations sociales. Loin d’être des charges, ces dernières sont une forme de salaire continué, socialisé. La rémunération des soignants, considérés comme utiles mais toujours trop coûteux, pourrait être vue non plus comme une ponction sur la valeur ajoutée mais comme la reconnaissance de leur travail : s’ils sont payés, c’est parce que l’activité qu’ils exercent fait d’eux des producteurs de valeur économique. De la même façon, les cotisations payent les retraités, les chômeurs et les parents, qui élèvent leurs enfants avec les allocations : elles attribuent une valeur aux activités des ces « improductifs » — car hors du cadre de l’emploi. Octroyer un salaire à vie pour tous, de manière inconditionnelle, serait le prolongement de cette logique déjà en partie à l’œuvre. Comment le financer ? En attribuant l’ensemble du PIB à la cotisation. Les entreprises cotiseraient à plusieurs caisses : une pour les salaires, une dédiée à l’investissement, une qui financerait des services publics gratuits. Libérée des profits et des contraintes de rentabilité actionnariale, la part du PIB revenant à l’investissement pourrait s’accroître ! Les entreprises ne payeraient pas directement les travailleurs puisque tout passerait par la cotisation. Cela signerait, de fait, la fin du chantage à l’emploi et la reconnaissance que les personnes sont en capacité de produire de la valeur économique — c’est la qualification. Ce point est décisif pour saisir les enjeux du changement à opérer. Attacher une qualification à une personne implique de lui accorder un nouveau droit politique, mais qui s’inscrirait dans le champ économique : le statut politique du producteur. La majorité politique donne aux individus le droit de vote et — en principe — la possibilité de participer à la vie démocratique. Selon le même fondement, il pourrait exister une majorité économique, permettant aux travailleurs d’être les décideurs sur leur lieu de travail. Car il n’y a aucune raison que la démocratie s’arrête aux portes de l’entreprise. Dans un tel système, si le travail d’une personne au sein d’un collectif d’entreprises est jugé non satisfaisant, elle n’y resterait pas. Mais à la différence du système de l’emploi et du marché du travail, sa vie matérielle ne dépendrait pas de cette décision puisqu’elle ne perdrait pas son salaire ! Elle irait ailleurs ou exercerait une autre activité.

Le salaire à vie s’articule nécessairement avec une remise en cause de la propriété privée. Laquelle ? Il convient de distinguer la propriété d’usage de la propriété lucrative. La première est un outil utilisé sans échange marchand : son propriétaire n’en tire aucun revenu (sont concernés les biens personnels à usage privatifs). Avec la propriété lucrative, c’est le droit de propriété qui est rémunéré (et non le travail), par l’exploitation d’un bien non utilisé par son propriétaire. Il s’agit donc de mettre fin à la propriété lucrative tout en généralisant la propriété d’usage : les travailleurs seraient les copropriétaires d’usage de collectifs d’entreprises, payés de manière socialisée par la caisse de cotisations que l’ensemble des entreprises alimenterait. L’évolution ou la disparition d’emplois difficiles et peu gratifiants ne seraient plus un problème en soi, car les salaires des personnes qui les occuperaient ne seraient plus attachés au poste. De la même façon, la fermeture d’industries polluantes, à l’utilité sociale discutable, ne seraient plus problématique, en tout cas pas du point de vue des « emplois perdus » comme c’est le cas aujourd’hui. Libérer le travail et faire disparaître l’emploi : voilà les objectifs du salaire à vie. « Gagner la bataille de l’emploi », en plus d’être un mot d’ordre usé jusqu’à la corde, n’est aucunement révolutionnaire : se battre pour le plein emploi, c’est indirectement réclamer de nombreux employeurs !



Pourquoi le salaire à vie n’est pas un revenu de base
La différence entre revenu de base et salaire à vie est fondamentale. Le premier se finance par un prélèvement sur la sphère marchande au sein du système capitaliste. Or taxer le capital, c’est d’une certaine façon le légitimer ; c’est faire dépendre une volonté de redistribution des richesses sur les causes du problème. Si le revenu de base décorrèle bien une part du revenu de l’emploi, il y a fort à parier qu’une de ses conséquences soit de tirer les salaires vers le bas ; les employeurs argueraient du prétexte d’une autre source de revenu des employés pour compresser leurs salaires. Les personnes seraient donc toujours dépendantes de leur emploi pour vivre décemment. Parmi les différentes déclinaisons (sur le montant et les modalités), certaines versions remplaceraient des prestations sociales actuelles. Un revenu de base pourrait ainsi tout à fait accélérer la disparition de conquis sociaux… Les économies capitalistes exercent une pression vers le bas sur les salaires, ce qui conduit à un problème d’écoulement des marchandises, puisque les gens n’ont même plus de quoi consommer l’ensemble de ce qui est produit. En ce sens, le revenu de base est une « roue de secours » du système : une petite répartition des richesses concédée pour continuer de faire tourner la machine. Le seul pouvoir que souhaite donner le revenu de base, c’est le pouvoir d’achat à des citoyens-consommateurs, tandis que le salaire à vie entend attribuer aux personnes du pouvoir économique sur la création de richesse, et non sa seule redistribution. En plus de permettre à tous de vivre dans la dignité en exerçant les activités dans lesquelles il s’épanouit, instaurer un salaire à vie reviendrait à opérer un triple mouvement : en finir avec le marché du travail, l’emploi et le chômage ; supprimer la propriété lucrative et notre dépendance des employeurs et des actionnaires ; reconnaître la capacité de toute personne — considérée comme majeur économique — à contribuer à la création de richesse par son travail, avec la possibilité pour tous de décider non pas seulement de la répartition de la valeur économique mais bien de sa production. Voilà un véritable projet anticapitaliste, qui s’appuie sur la socialisation de la valeur ajoutée, autrement dit le contrôle de la production et de la répartition des richesses par tous.

Transition(s) possible(s)
« Le revenu de base est une roue de secours du système : une petite répartition des richesses concédée pour continuer de faire tourner la machine. »

Jusqu’en 1967, les salariés avaient eux-mêmes la maîtrise des caisses de cotisation finançant la Sécurité sociale. Sans l’ériger en modèle, cet exemple historique montre que la gestion de la valeur économique par les salariés fait partie du champ des possibles. Aux États-Unis, où le système de santé est fortement privatisé, la part du PIB dédiée aux dépenses de santé atteint 17 %. En France, pour un service de santé équivalent voire supérieur, plus égalitaire, elle compte pour 11 % du PIB. Même du point de vue financier, le modèle assez largement socialisé de la Sécurité sociale fait ses « preuves ». Si le salaire à vie paraît irréaliste, c’est oublier qu’une part assez importante du salaire est déjà socialisé sous forme indirecte : les cotisations représentent environ 45 % du PIB. Aller vers le 100 % cotisations consisterait à prolonger un « déjà là » existant, mais inachevé. Le projet de salaire à vie ne prétend pas que cet objectif serait atteint du jour au lendemain. Il trace une voie vers laquelle se diriger par la mise en œuvre de mesures intermédiaires. Une hausse progressive des cotisations de manière générationnelle ou sectorielle serait tout à fait imaginable. À ce titre, le « projet pour une presse libre » de Pierre Rimbert y ressemble fortement7. Le journaliste du Monde diplomatique se demande comment avoir une presse à la fois indépendante des puissances d’argent et de l’État. Rimbert propose l’instauration d’une cotisation information : avec un taux de 0,1 %, elle permettrait d’en finir avec la publicité — et les recettes qu’elle apporte —, ainsi qu’avec les aides publiques à la presse (un modèle qui a montré ses limites comme ses incohérences, voire son inefficacité8). Les journalistes travailleraient au sein d’entreprises de presse non lucratives et s’appuieraient sur un ensemble de services mutualisés (production, administration, distribution des journaux). Une telle idée peut s’étendre à d’autres domaines essentiels particulièrement en difficulté, comme l’agriculture. Une cotisation agriculture permettrait aux agriculteurs de vivre de leur travail — alors que près d’un sur trois gagne aujourd’hui moins de 350 euros9 — tout en les libérant de la spéculation sur les matières agricoles et des pressions des géants de l’agroalimentaire.

Les critiques ne manquent toutefois pas. D’aucuns, à la gauche radicale, soulignent que le projet ne serait pas révolutionnaire en ce qu’il ne reprend pas le mot d’ordre, traditionnel, d’abolition du salariat. Il ne faut pas s’y méprendre : si le « salariat » se généraliserait (puisque tout un chacun recevrait un salaire), cette nouvelle classe salariale serait libérée et maître de la production de valeur économique — une situation aux antipodes du salariat aliéné que nous connaissons dans le modèle capitaliste ! D’autres, économistes marxistes, ont exprimé leurs désaccords : ainsi de Jean-Marie Harribey réfutant le fait que les cotisations représentent la contrepartie d’un travail créateur de valeur : « Si on supprimait les cotisations vieillesse, les retraités pourraient-ils vivre de leur activité libre qui, par définition, n’a pas de demande en face d’elle, ni privée, ni publique ? La réponse est non10 ». Pour le statisticien Michel Husson, « le modèle de Friot ne dit rien de l’articulation entre plan et marché ou plutôt entre la socialisation de l’investissement et les décisions individuelles des entreprises » ; il regrette en sus que le projet reste « contenu dans les frontières nationales11 ». Au-delà de ces divergences de fond, ces critiques soulignent la difficulté à imaginer une société dotée d’un salaire à vie généralisé à tous les domaines — une vision à (très) long terme, de toute évidence. Bien des questions légitimes émergent ainsi : dans la proposition de Bernard Friot, il y aurait quatre niveaux de salaire — chaque personne ne pouvant que monter (ou stagner) dans cette échelle. Le nombre de paliers, leur montant et les critères qui déterminent le passage de l’un à l’autre méritent débats12. De même, il ne suffit pas de décréter l’organisation et le contrôle des caisses de cotisations par les travailleurs ; encore faut-il trouver des moyens effectifs et démocratiques de mise en œuvre. L’articulation du projet avec une politique véritablement écologique reste entièrement à construire. Si les riches sont les principaux responsables de la pollution et de l’émission des gaz à effet de serre13, rien ne garantit, par avance, qu’un salaire à vie n’alimenterait pas de folles pulsions consuméristes et destructrices sur le plan environnemental…



Le salaire à vie n’est en cela pas une idée achevée, pleine et entière, qui fonctionnerait comme une recette miracle. Il ne demeure pas moins l’une des rares propositions pratiques et affirmatives à ne pas se placer sur l’unique terrain de l’adversaire. Le salaire à vie cherche à émanciper le travail, en donnant des outils qui le sortent des principales catégories capitalistes : il réaffirme ainsi les principes d’une démocratie réelle et effective au sein du champ économique.

Selon une étude, 50 % des offres de Pôle emploi sont illégales voire inexistantes - Basta !

Hollande et Sarkozy sont cousins - L'Express

Mediapart le mix de la Parisienne libérée «Tarnac et l'État nucléaire»

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Quote à 10m15s

-Il y a l'anti-terrorisme qui est un immense moyen de gouvernement, un immense moyen de contrôle de la population.

- En fait on parle abusivement de lois, concernant les lois anti-terroriste, parce que c'est des lois qui consistent
les unes après les autres à mettre les services de renseignement au dessus des lois.

- Et l'anti-terrorisme ne protège pas les gens, c'est une forme policière de gouvernement, un monde paranoïaque
pétrit de soupçons où tout le monde est coupable d'éventuelles intentions. Et il suffit peut-être de réfléchir
à ça pour devenir de fait, une menace pour l'état.

L’évitement fiscal en France – Tuxicoman

L’évasion ou évitement fiscal est le plus grand fléau dans les recettes publiques en France.

Un rapport du Sénat vient sortir pour créer une nième liste de paradis fiscaux. Je vous invite à le lire, c’est très instructif. Les pertes des recettes fiscales sont estimées à 60 à 80 milliards d’€ par an pour la France. La rapport décrit les mécanismes, ayant pignon sur rue, qui permettent à certains d’éviter de payer l’impôt.

Exemple :

Le trust : anonymat garanti, optimisation facilitée

Le trust (fiducie en français) est simple à présenter mais peut être redoutable dans ses effets : il consiste pour une personne à remettre ses biens entre les mains d’un tiers, le trustee, à qui des orientations sont données pour la gestion du patrimoine.

Les revenus de ce patrimoine sont réservés aux bénéficiaires du trust (qui peut être son constituant, le titulaire d’origine du patrimoine, ou ses héritiers).

L’atout essentiel du trust est l’anonymat et le transfert artificiel de propriété. Placé dans un paradis fiscal, il permet d’échapper à l’impôt.

Par exemple, une personne va constituer dans une juridiction peu regardante un trust dont les bénéficiaires seront ses héritiers. N’étant plus légalement propriétaire des biens mis dans le trust, cette personne n’est pas imposée dessus.

Encore plus subtil, au décès du constituant, tous les biens mis dans le trust iront aux bénéficiaires de ce dernier, héritiers du constituant, qui évitent d’acquitter les impôts dus sur la succession dans la mesure où il s’agit d’une mutation à titre gratuit.

Et de citer quelques exemples dont celui de Johnny Halliday :

Depuis 2012, les sociétés chargées de la gestion des droits de Johnny Halliday et celle propriétaire de la résidence française de Marnes-la-Coquette sont gérées par Elyette Boudou, grand-mère par alliance de Johnny Hallyday et surnommée « Mamie Rock ». Basées à Paris avec des ramifications au Luxembourg, en Suisse mais également dans les îles Vierges britannique.

Le patrimoine du chanteur est administré par des sociétés qui, du moins pour les françaises, ont la particularité de faire appel à des entités étrangères. Un premier montage réalisé en 2007 avait consisté à transférer la propriété de deux sociétés à une holding luxembourgeoise elle-même détenue par une holding immatriculée au Liberia, contrôlée par Johnny Hallyday lui-même.

Ca fait tâche.

Sur la transparence supposée de la Suisse en matière bancaire, on est loin du compte :

Si environ 11 500 comptes de résidents français ont été déclarés, le volume de comptes toujours tenus secrets de l’administration fiscale française serait de l’ordre de 40 000, à raison d’environ 1 million d’euros par compte (soit 40 milliards d’euros en tout).

Enfin les rescrits fiscaux ou « tax ruling » permettent à MacDonald ou Engie (ex-GDF)  d’éviter de payer énormément d’impot par la volonté de petits états tels que le Luxembourg d’attirer quelques revenus dans un contexte compétitif entre états de l’union européenne. Tant pis si tout mon voisin perd des milliards quand que je gagne quelques millions…

Pire dans le cas Engie, l’Etat est le principal actionnaire…

Le cas Engie témoigne de l’ambivalence de l’État actionnaire qui, tel Janus, présente un double visage : alors que, dans la lumière, il dénonce et s’emploie à lutter contre l’optimisation agressive et les jeux non coopératifs, il peut participer dans l’ombre à ces jeux.

Les pouvoirs ne sont décidément pas aux mains de serviteurs des citoyens.

La conséquence de tout ce cirque est traduit dans la fuite en avant de la réduction des l’impot sur les sociétés engagées par beaucoup de pays du Monde. Plutot que de se montrer forts et taxer sous la contrainte, les états se montrent faibles et se soumettent aux investisseurs :

Ainsi, alors que le taux légal de l’impôt sur les bénéfices des pays du G20 était de 40 % en 1990, il était descendu à moins de 30 % vingt-cinq ans après (28,7 % en 2015) (1). Parmi les pays de l’OCDE, le taux légal est passé de 30,4 % en 2000 à 22,3 % en 2017 (2).

Les États-Unis ont ainsi amorcé une baisse du taux de l’IS fédéral de 35 % à 21 %, tout en prévoyant une imposition à taux réduit des actifs logés dans des paradis fiscaux et rapatriés sur le territoire américain.

La France verra son taux nominal passer de 33 1/3 % à 25 % d’ici 2022.

Plus symptomatique, la Hongrie, qui affichait un taux de 19 %, déjà en deçà de la moyenne européenne établie à 21,9 % en 2017 (3), a basculé cette même année à seulement 9 % – un tel taux paraissant difficilement soutenable pour les finances publiques hongroises.

Si le mouvement de réduction des taux se poursuit, la coalition internationale Eurodad juge qu’à l’horizon 2052, le taux de l’impôt sur les bénéfices des entreprises sera de… zéro.

A ce jeu, plus le pays est petit et moins il est fort faces aux multinationales. Les pays en voie de développement et les petits pays paient le plus cher tribut en taxes non percues.

Enfin les montages fiscaux peuvent précariser les salariés en faisant passer les recettes d’une entreprise en coût dans son bilan.

Selon l’étude de cette coalition (« McProprio », mars 2017), la majorité des bénéfices du groupe américain provient non de la vente de nourriture mais d’opérations immobilières : si McDonald’s exploite directement certains de ses restaurants, environ 80 % le sont sous forme de franchise. Or, les contrats de franchise du groupe sont particulièrement déséquilibrés. Là où, en effet, un contrat de franchise traditionnel prévoit que le franchisé verse des redevances au franchiseur et conclut avec un tiers un bail immobilier, McDonald’s prévoit la conclusion parallèle du contrat de franchise et d’un bail.

Ces baux sont très lourds pour les franchisés :

– à un loyer de base forfaitaire s’ajoute un loyer proportionnel fonction du chiffre d’affaires ;

– il s’agit souvent de baux « triple net », aux termes desquels les coûts d’exploitation (entretien, assurances, impôts fonciers) sont à la charge du franchisé ;

– les baux prévoient généralement des clauses strictes sur le respect de normes de qualité et de service, dont la méconnaissance même légère entraîne la rupture du contrat.

Dès lors il est facile de subtiliser les profits en augmentant le loyer et dire aux salariés qu’il n’y a pas de primes à donner.

Et ces montages sont communs, on note la présence aux Pays-Bas de 10 000 avocats ne vivant que du chalandage fiscal !

Et que dire des banques?

D’après l’ONG Oxfam, qui s’est notamment appuyée sur les données provenant des banques elles-mêmes, les vingt plus grands groupes européens, parmi lesquels figurent cinq Français, auraient déclaré le quart de leurs bénéfices dans un paradis fiscal, pour un montant global de 25 milliards d’euros.

Au seul Luxembourg, 4,9 milliards d’euros ont été dégagés, ce qui est supérieur aux profits déclarés en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suède réunis.

Toujours au Luxembourg, la banque Barclays, avec à peine 42 employés, a dégagé un bénéfice de plus de 550 millions d’euros, soit plus de 13 millions pour chaque employé, qui se retrouve ainsi près de 350 fois plus productif que ses collègues mondiaux (dont le rendement moyen est inférieur à 40 000 euros).

HSBC aurait aidé jusqu’à 200 000 de ses clients à dissimuler 180 milliards d’euros dans des comptes secrets suisses entre 2006 et 2007.

Si on regarde la liste noire des paradis fiscaux en vigueur en France (dernière actualisation en 2016), on ne trouve que 8 pays :

LISTE FRANÇAISE DES PARADIS FISCAUX
(ÉTATS ET TERRITOIRES NON COOPÉRATIFS)

   Botswana
   Brunei
   Guatemala
   Îles Marshall
   Nauru
   Niue
   Panama

Le rapporteur ne s’y trompe pas :

La relative vacuité de cette liste et l’absence des plus puissants et nuisibles paradis fiscaux de la planète privent de cibles utiles l’arsenal français, conduisant à une inévitable frustration. Aucun des pays mentionnés dans les exemples fournis au début du présent rapport ne figure ainsi dans la liste française.

La dernière liste au niveau de l’europe est aussi une bonne blague.

LISTE NOIRE COMMUNE EUROPÉENNE

(au 23 janvier 2018)

   Bahreïn
   Namibie
   Palaos
   Sainte-Lucie
   Samoa
   Guam
   Samoa américaines
   Trinité-et-Tobago
   Îles Marshall

Avec aucun état Européen n’y est présent. Ca ne doit pas trop chatouiller les « éviteurs de taxes » en Europe.

À la déception éprouvée lors de la sortie de la liste noire s’ajoute celle résultant d’une absence de sanctions efficaces contre les paradis fiscaux identifiés. Les sanctions envisagées par les institutions de l’Union reposent dans la coupure de fonds européens :

   fonds européen pour le développement durable (FEDD) ;
   fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) ;
   mandat de prêt extérieur.

Donc en fait, ce sont les populations de ces pays qui vont trinquer. Quand les dirigeants des gouvernements et les sociétés exploitant ces systèmes s’en sortent indemnes. Hahaha.

Donc merci à Fabien Roussel, député communiste pour ce rapport et la proposition de loi pour essayer de taper un petit peu dans la fourmilière.Le sujet est difficile car il se heurte toujours la soit disant concurrence mondiale entre les états pour attirer les capitaux qui justifie de ne rien faire.

Enfin on n’arrête pas le comique : la commission des finances dans laquelle est présentée cette loi est présidée par Eric Woerth, trésorier de la campagne de Sarko en 2007 (avec l’argent lybien), fournisseur d’argent liquide sous enveloppe, conciliateur avec Tapie afin de diminuer ses impots de 100 millions à 10 et à coté de ça : sa femme organisait l’évasion fiscale des héritiers de L’Oréal.

Voici la présentation de la loi en vidéo.

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